Réveil à Croix, tout contre le parc Barbieux. J'ai rêvé du buffet de la rue d'Avekghem. Mal dormi. Matinée à traîner dans la maison. Je suis sorti un instant pour respirer cette odeur de brume et de suie qui fait le Nord. Je serais bien allé au cimetière de Roubaix sur la tombe de Joseph et d'Angèle, mais ce n'était pas le jour pour ça. Et comment m'y rendrais-je ? Un bref passage à Lille chez Méert pour acheter du pain d'épices et des palets de dame, puis chez le fromager pour un morceau de vieux hollande et nous avons pris le train pour Roissy. Camille avait hâte de partir. De rentrer à sa maison. A l'aéroport, nous l'avons confiée à un employé d'Air France. Elle a passé bravement les contrôles. Le flic a été odieux. Nous avons attendu le décollage, et sommes resté encore une demi-heure. En cas de problème, nous a-t-on dit. Retour à l'appartement. Nous avons mangé le fromage rapporté de Lille. Vers minuit, Marie a téléphoné. Un de ses amis (ou un ami d'ami...) a eu un grave accident de voiture. Il est dans le coma et sans espoir de reprendre connaissance. Marie racontait tout cela bouleversée, en essayant aussi de mettre l'événement à distance. Moitié dans la bravade, moitié dans le déni. J'ai eu du mal à trouver des mots. Je les ai eus peut-être. Qui sait ? Ma petite fille...