Je ne suis pas allé à la remise du prix Décembre. Je devais y retrouver Karine, mais elle avait eu un empêchement. Pas envie de m’y retrouver seul. Ou pas envie, surtout, d'être seul pour voir les gens. J’ai déjeuné avec Anne-Marie vers l’Alma. Elle est pleine de projets pour l’association de rencontres littéraires qu’elle vient de monter. Nous avons parlé aussi du Journal de Françoise Siefridt. Ce témoignage d’une jeune étudiante catholique qui, à 19 ans, en 1942, avait décidé par protestation de porter l'étoile jaune. J’aimerais la rencontrer. Elle habite quelque part en Normandie. Où ça ? C’est vaste… Vu Fabienne au Zimmer. Echangé nos histoires d’auteurs. Evoqué nos petits boulots. Nos comment s’en sortir… Encore une qui s’associe sans réserves à notre lettre ouverte au ministre de la Culture. Un succès, si l’on veut, d’ailleurs, ce courrier… Beaucoup sont ceux qui nous écrivent pour apporter leur soutien. A la fin du mois, nous serons reçus par Pierre Lungheretti, le conseiller de Frédéric Mitterrand. J’avais rendez-vous au Sauvignon avec Tristan, histoire de noyer dans quelques verres, maintenant que « Buchet, c’est fini », notre projet de livre sur la cuisine du Bizarre. Il a d’autres pistes. On verra bien. Nous sommes restés un bon moment nous enrhumer à fumer, au froid de la terrasse. Amélie est venue nous rejoindre. Discuté d’Anna de Noailles avec François, le serveur, qui habite à deux pas du château de Champlâtreux. Dîner chez Joëlle dans le XIe avec Elodie, Pierre, Jeanne… Cela fera un an en décembre que Michel est mort. Je n’étais pas revenu dans l’appartement. Joëlle garde intact un deuil doux et courageux de tout petit enfant. On a un peu trop bu. Champagne et vin rouge. Parlé longtemps des rêves, de la douceur des choses…