J’ai rédigé la nécro de Francisco Ayala pour Le Monde. Un grand auteur espagnol disparu mardi, à Madrid, à 103 ans... Un seul de ses livres, Morts de chien, chez Autrement, est disponible en France. Un recueil de nouvelles était paru avant, en 1986. Epuisé depuis. Rien d'autre. Qui a entendu parler de lui ici ? Ecrivain hanté par la guerre civile, parti en exil vingt ans. Son œuvre est gigantesque. Il s’était remarié en 1999 avec sa traductrice, une universitaire américaine spécialiste de la littérature espagnole. Moins de deux ans plus tard, à 95 ans, il lançait son propre site internet et confiait, paraît-il, qu’il avait oublié comment on écrivait avec un stylo… J’avais rendez-vous dans l’après-midi avec Alain Absire à la Société des gens de lettres. C’était histoire de confronter nos points de vue après la lettre ouverte au ministre. De commissions en tables rondes, la SGDL travaille depuis longtemps au statut des auteurs. Nous nous sommes quittés d’accord. Nous l’étions même avant. Embrassé Cristina. Je suis rentré faire les bagages. Toute une semaine à Carolles pour finir les papiers et pour écrire vraiment. Il faut que ce livre démarre. Je sais comment je suis dans mes hésitations. Amélie m’a rejoint dans le train. Dix minutes avant le départ. Seulement.