A peine le café avalé, je suis retourné à mes confitures. Cinq minutes de cuisson à petits bouillons. Soigneusement écumer. Vérifier la nappe. J'ai peut-être laissé traîner. Le résultat risque d'être un rien... compact. Pas sûr. Ce sera la surprise à l'ouverture des pots dans quelques semaines. J'en ai rempli une douzaine. Davantage que l'an dernier. J'en ai apporté un à Georgette après avoir passé le contenu au mixer. Pour mon goût personnel, je préfère garder les minuscules peaux, les pépins. Géraldine, Vincent et Alexandre étaient retournés à la plage. J'ai planté le rosier qu'ils avaient offert pour notre mariage. Un Pierre de Ronsard grimpant. Je l'ai installé à l'arrière de la maison contre la vigne. Les baigneurs sont remontés avec un Alexandre bien fatigué. Il s'est installé dans la chaise longue et n'a plus bougé. J'aime bien ce petit garçon solitaire. Inquiet. A la fois sage et pas facile. Il me renvoie tellement à celui que j'étais. Il va avoir six ans le 10 juillet. Tous les trois sont partis après déjeuner. La longue route, les bouchons des retours du dimanche. J'ai rangé. Rassemblé les affaires. Ecrit un petit papier pour Le Monde sur La condition d'Eustachy Rylski. Aux Fontenelles, Jean-Claude m'avait demandé de lui laisser dehors un arrosoir et un seau pour prendre l'eau au puits. Grâce à lui, les légumes attendront notre retour sans problèmes. J'ai cueilli pour Paris une laitue, une romaine, des radis, des oignons, un énorme bulbe de fenouil. Dernier tour au jardin. J'ai attrapé le train à Granville. Pas de retard, heureusement. Une demi-heure après l'arrivée, je retrouvais Amélie. Comment s'est passé ton week-end ? - Comme toi. J'attendais juste ce moment-là.