Grand beau temps. Le vent soufflait très très haut, poussant les nuages à toute allure. Je suis resté un moment le nez en l'air à les regarder passer, changer de forme, se dévorer, s'effilocher. Souvenirs de ciels d'enfance. Qu'aimes-tu donc ? - Les nuages, les merveilleux nuages... J'ai rédigé le papier sur L'île aux fous, plus une brève sur Le coq d'or de Juan Rulfo dans « L'Imaginaire ». Rangé un peu la maison. Amélie était partie faire des courses à Granville. Elle est revenue du marché avec deux petits homards. Une folie. J’ai battu une crémade verte, ciboulette, persil et câpres, relevée de gingembre. Nous avons déjeuné sur le terrasse. Premier repas dans le jardin de l’année. Il faisait vraiment doux. Tu ne crois pas qu’on devrait en profiter pour aller au potager ? – Tu as raison, je travaillerai demain. Aux Fontenelles, nous avons planté les pommes de terre (vitelotte, corne de gatte, œil de perdrix), des topinambours, des oignons rouges et des oignons paille, des échalottes. Buter, ratisser, arracher au vite le chiendent qui commence à repousser. Vous n’avez pas arrosé au moins ?, a demandé Georgette. Si, à peine. Juste deux rangs. Avant que je ne réalise qu’il pouvait encore geler…