J'ai passé une journée lancinante de fatigue et de mal de tête discret. J'ai continué à regarder les livres des auteurs mexicains du Salon. J'ai pris le petit conte à deux récits de Mario Bellatin, Jeux de dames. J'ai continué avec le Enrique Serna, Quand je serai roi que j'ai abandonné dans une bizarre lassitude qui n'avait pourtant rien à voir avec ce que je lisais. J'ai ouvert au hasard le Pléiade d'Octavio Paz : En fermant les yeux/ Je les ouvre dans tes yeux. J'ai fini par sortir en fin de journée. Je suis allé à mon rendez-vous avec Anne aux Editeurs. En l'écoutant parler (elle défendait avec conviction un texte de l'auteur australien Sonia Hartnett paru au Serpent à plumes) je me disais qu'il faudrait que j'appelle Steven à Melbourne pour lui demander ce qu'il en pensait vraiment, lui. Chez Buchet, il n'y avait plus que la dame du ménage (Bon courage, bon courage...) et Jean-François qui téléphonait porte fermée dans son bureau. Je suis parti tout de suite. Alexandre venait dîner à la maison. Amélie avait fait les courses. J'ai arrangé des pâtes aux fruits de mer. Coulis de tomates, ail en copeaux, thym et coriandre fraîche. Nous avons passé un repas très agréablement amical plutôt drôle et aussi littéraire. Alexandre est étonnant dans les arrière-plans qu'il ouvre sans cesse à ses lectures. Moi, j'ai toujours le sentiment qu'un gouffre d'oubli s'ouvre à chaque page tournée. Nous discutions. Et j'ai commencé à étrangement entendre les voix en écho. Coup de barre. Rien à faire. Quelle pitié... Qu'est-ce donc qui m'est arrivé aujourd'hui?