C'était la grève aujourd'hui. Les métros, les bus, tout devait être bloqué. Je devais aller en début d'après-midi quai André Citroën pour l'enregistrement de La grande librairie, l'émission de François Busnel sur France 5. Je suis parti très avant l'heure. En fait, les transports fonctionnaient sans problèmes et je me suis retrouvé sur place vraiment en avance. Je n'étais pas le seul. J'ai pris un café « en coulisses » avec Philippe Djian qui était invité pour Impardonnables chez Gallimard. Pascale, son attachée de presse, était avec lui. Il y avait aussi Simonetta Gregio dont le roman Les mains nues sort chez Stock en février, venue avec son éditrice, Capucine Ruat. Gwenaëlle accompagnait Chloé Delaume qui publie au Seuil Dans ma maison sous terre. Chloé Delaume, je l'avais découverte comme beaucoup en 2001 avec Le cri du sablier, ce livre terrible qui vous arrache l'enfance comme on enlève d'un coup la peau des lapins. J'ai toujours été troublé, à chaque texte, à chaque fois. C'est fascinant. C'est magnifique. Roman après roman, elle tient l'écriture de ses lambeaux, de ses désastres. J'étais vraiment ému de la rencontrer. Sur le plateau, tout s’est bien passé, du moins je crois. Télé, radio, interviews, quand il s’agit de moi, je suis frappé d’amnésie. Impossible de me souvenir des questions qu’on m’a posées. De ce que j’ai répondu. J'ai juste retenu que Joseph, interviewé dans le petit portrait qui m'était consacré, avait dit des choses bien élogieuses. La diffusion est prévue le jeudi 5 février, puis le dimanche suivant. Je regarderai. Je regarderai… Nous avons pris un verre avec l’équipe après le tournage. J’ai essayé de dire merci le moins maladroitement possible. Tous avaient été attentifs, présents, gentils... J’ai échangé quelques mots avec Chloé Delaune. Nous avons décidé de nous revoir. Pour parler de cette littérature de soi qui nous occupe tous les deux tellement. Et tellement différemment. Chez Buchet, les bureaux étaient presque déserts à cause de la grève. Claire m’a fait raconter l’après-midi. Du fond de son bureau Pascale m’a demandé : Ca allait ? - Oui, oui. J’ai fini d’annoter Les Innocentes, ou la Sagesse des femmes d’Anna de Noailles. Amélie a téléphoné. Nous nous sommes retrouvés au Sauvignon et nous avons mélangé nos deux journées.