J'ai occupé le trajet en train jusqu'à Paris à classer les courriels que j'avais gardés, en vrac dans l'ordinateur. Archives mails. Du rebrousse années en liasses électroniques. Ce n'est curieusement pas la même démarche que d'ouvrir les lettres anciennes rangées, ficelées, dans les boîtes, mais c'est la même bouffée de passé, le même courant d'air de dessous les portes qu'on croyait fermées. Souvenirs. Mes petits morceaux d'avant.

La journée s'est glissée au jardin entre deux averses d'orage. Fabien m'avait prêté son Karscher. J'ai nettoyé le toit, la terrasse. J'ai arrangé les massifs aussi. Coupé les roses fanées. Redressé les dahlias abattus par la pluie. J'ai cueilli les trois derniers Anatole, veinés de parme et de blanc, les préférés de ma mère, que j'ai été déposer sur sa tombe. Avec Amélie.