J'ai regardé mon texte aujourd'hui. Je l'ai senti lointain. Bizarrement étranger. J'ai bougé quelques mots, changé quelques tournures. Je vais devoir le réapprivoiser. Pascale le lira la semaine prochaine. J'ai hâte de ce qu'elle m'en dira. Pour l'instant, je ne réalise pas très bien cet achêvement. Je pensais me trouver soulagé d'avoir mené à bout ces pages difficiles. Il n'en est rien ou pas encore.

J'ai rangé la maison. Traîné un peu. Je suis allé jusqu'aux Fontenelles ramasser quelques pommes de terre. J'ai cueilli une romaine pour le dîner. Au bout du potager, j'ai découvert une vingtaine de guêpes survivantes de l'incendie du nid. Elles s'étaient agglutinées en une boule bourdonnante sur l'entrée bouchée du guêpier. Je les ai capturées sans qu'elles réagissent. Je vais les préparer pour en faire une boîte que j'offrirai à Victoria, quand je la reverrai. Souvenir de sa piqûre et de notre belle panique. Catharsis pour petite fille.

Amélie est arrivée par le train de 20h40. Nous nous sommes fait vertement réprimander par le chef de gare. Elle avait traversé les voies pour me rejoindre. Nous avons baissé le nez. C'est que nous avions hâte de nous embrasser.