Journée de départs. J'ai accompagné Amélie au 6h04; Il tombait à Granville une petite bruine qui noyait notre tristesse de séparation dans son écume froide. Plus le temps passe moins je me fais à ces adieux. J'ai marché le long du wagon en gardant le plus possible la main contre la vitre. Je me suis aperçu qu'il faisait toujours sombre. Arrêt un long moment au retour sur la plage. L'aube a mis du temps à poindre. C'est que la saison bascule. Viennent l'automne et la nuit. J'ai travaillé un peu en attendant de réveiller Virginie et les filles. Elles sont parties vers 10h00, la voiture chargée comme jamais. J'ai embrassé Camille et Victoria, murmuré trois mots en secret à l'oreille de Valentine. Un petit signe à l'angle du chemin. En deux jours qu'elles sont là, elles laissent la maison étrangement vide. Envie de rien ranger. J'étais encore dans la sidération de leur absence quand Emmanuel a appelé. Ca m'a fait sourire, cette complicité du manque. Il m' a passé Claire. Et nous avons continué à parler des gamines...