Je suis arrivé à Paris par le premier train. Pas le temps de passer à l’appartement poser la valise, je suis allé directement chez Buchet où m’attendait la suite de la chronologie de Marguerite Audoux. Je n’en vois pas le bout. Toujours de dates à reprendre. Des événements à éclaircir. En fourrageant dans la biographie que lui a consacré Bernard-Marie Garreau, j’ai découvert qu’elle avait séjourné à Saint-Pair-sur-Mer. Je vais lui demander s’il a des précisions sur cette villégiature. A-t-elle écrit là-bas ? Y a-t-il des lettres ? J’irai bien voir la maison où elle logeait. Drôle de penser qu’elle a partagé la même grève, qu’elle regardait les îles, qu’elle a dû guetter au soir les phares ou attendre, dans la fin du couchant, l’improbable moment du rayon vert. J’aime ce clin d’œil alors que l’édition du livre se termine. Enfin, se termine presque... J’ai envoyé mes choix de rentrée pour Le Monde à Christine. A Florence aussi pour la littérature étrangère. Jeanne Benameur, Véronique Bergen, Cécile Wajsbrot, Emmanuelle Pagano, Céline Minard, Fabienne Swiatly… Et puis Julia Leigh aussi. Cette jeune femme australienne publie Ailleurs, son deuxième roman, aux éditions Bourgois. Le premier, Le Chasseur, paru début 2001 chez Actes Sud, m’avait incroyablement envahi. Je l’avais rencontrée à Paris à l’ambassade d’Australie lors d’une réception pour le livre. Tout là-bas m'était encore présent. Adélaïde, Melbourne, Sydney. Nous avions bavardé un moment. Echangé nos adresses, mais nous ne nous sommes jamais écrit. Aujourd'hui, j’ai très hâte de lire.