Retour vers Paris, j'ai relu dans le train ce que j'avais écrit hier. Avancé un peu. corrigé déjà surtout. J'avais rendez-vous avec Nicole, rue de l'Arbalète. Nous avons parlé longuement de l'avenir de sa maison. Ce n'est pas qu'elle s'inquiète, ni qu'elle se décourage, bien au contraire, mais il lui faut toujours des perspectives fraîches. Elle va publier de magnifiques textes. Son catalogue est impressionnant. Qu'est-ce que je peux faire pour elle? Quelques idées, quelques contacts. C'est tout pour l'instant. Je n'ai ni les moyens, ni les jours, de travailler bénévolement. Pourtant, je suis si attaché à Caractères... Je vais réfléchir au comment. Ce n'est pas une dette que j'ai là. C'est un devoir de temps. Je n'avais pas seize ans quand j'ai poussé la porte de Bruno Durocher, par hasard, rue Sainte-Marthe. Il a publié mes poèmes. Il m'a laissé ce sentiment que c'était possible, tout simplement.

Marie a appelé en fin d'après-midi. Grande nouvelle. Elle commence en septembre dans sa galerie d'art. Je suis soulagé. Heureux pour elle. Georgette priait saint Joseph. Je croisais les doigts. J'y pensais sans cesse. Je pars rejoindre Amélie au prix des lecteurs de L'Express. C'est Nathacha qui l'a obtenu et là aussi, je suis content.